
DENISE BOUSQUET
Portrait d'une partenaire engagée.
Denise Bousquet est la Présidente de l’association française Appuis. Elle collabore avec Biba Bellamy Kountché depuis les tous premiers instants de son projet. L’atelier de couture qu’elle aida à mettre en place à Niamey produit ainsi les pièces des collections MABIBA CRÉATION. Objectif : favoriser la complémentarité des enjeux économiques et la solidarité.
Denise Bousquet et Biba Bellamy Kountché se rencontrent pour la première fois il y a trois ans. C’était dans les couloirs de l’aéroport d’Alger au moment d’un retard à l’embarquement. Les deux femmes échangent sur leur parcours, leurs projets. “Le courant est très vite passé”, se rappelle Denise. “Nous avons rapidement réalisé que nous avions beaucoup de valeurs communes.”
Très vite, les deux femmes se revoient. D’abord à Niamey, puis à Perpignan et à Chalon-sur-Saône. Une ville que Denise Bousquet connaît bien. Elle y est professeur de Sciences économiques et sociales en lycée. En parallèle, elle s’engage dans la vie associative. Pendant plusieurs années, elle accompagne des jeunes en difficulté au sein de l’association Bouge ta Galère. Puis elle fonde l’association Appuis en mars 2011 pour promouvoir et développer des initiatives liées à la scolarité et à la formation professionnelle. En France et au Niger.
De Djibouti à Niamey
Enfant, Denise Bousquet grandit à Djibouti. Elle y côtoie des réalités qui marquent son inconscient pour toujours. “J’ai été témoin d’injustices et de drames à l’instar de cette grosse famine en Éthiopie. Dans l’Érythrée, les gens mourraient de faim. La France était intervenue, mais très maladroitement. En effet, les céréales envoyées avaient pourri dans le port de Djibouti avant d’être dévorées par les corbeaux. J’étais dans l’incompréhension. Par conséquent, j’ai toujours cherché à comprendre comment pouvoir venir en aide à des populations défavorisées. J’ai eu très tôt l’envie de m’engager.”
Elle revient en métropole, vit quelques temps à la Réunion. Sous l’impulsion de l’une de ses élèves mue par la volonté d’aider les enfants des pays du sud à aller à l’école, elle initie de premiers parrainages au sein du lycée dans lequel elle travaille. Elle fonde un club de solidarité, puis l’association Appuis en relai des actions menées. Jusqu’à ce qu’elle soit sollicitée en 2007 pour participer à la reconstruction d’une école à Niamey. “J’ai tout de suite eu un coup de cœur pour le pays, la ville et les gens. Les conditions de vie dans la brousse sont terribles. Le peuple du Niger est un peuple digne. Les gens continuent à avancer malgré l’adversité.”
Fondations et débouchés
À la suite de son premier voyage au Niger à la Toussaint 2007, elle crée quatre ans plus tard avec l’équipe pédagogique locale l’association Wahimma Dan. Le nom de cette nouvelle entité partenaire de l’association Appuis est évocateur : il signifie “persévérance”. “La vocation de l’association est de soutenir la scolarité et la formation professionnelle au Niger. Autrement dit, de donner à des jeunes, qui n’en ont pas l’opportunité, d’accéder à des formations valorisantes et professionnalisantes.”
La création d’un atelier de couture suit quelques temps après. Il accueille des orphelins et des enfants issus de familles pauvres. Depuis trois ans, il a permis de former 22 jeunes à la couture. Ces derniers bénéficient d’une année de perfectionnement une fois leur diplôme obtenu. Elle leur donne accès à des mesures complémentaires d’accompagnement. Et ce, dans le cadre de la création de leur micro-entreprise. Ces mesures les aident à acquérir l’équipement nécessaire. Elles facilitent également leur installation.
Conjuguer production, commerce et solidarité : c’est possible !
De nouveaux jeunes intégreront la formation en couture sur trois ans à la prochaine rentrée de septembre. L’atelier est donc un succès. 100% des bénéfices générés par celui-ci et par les partenariats mis en place à l’instar de celui avec MABIBA CRÉATION sont réinvestis dans l’éducation et dans la formation professionnelle. Une réponse positive et constructive au faible taux de scolarisation des enfants nigériens, dont la majorité n’atteint pas le niveau collège.
Ainsi, en essayant de “comprendre les mécanismes économiques qui conduisent à de telles aberrations, à de tels écarts”, Denise Bousquet et Biba Bellamy Kountché montrent la voie d’une autre issue possible : celle du développement endogène. Il s’agit d’un développement intégré et global réunissant les aspects sociaux, culturels, techniques, agricoles et industriels. La petite échelle est alors privilégiée. À Denise Bousquet d’ajouter : “Notre collaboration est un exemple de commerce équitable. La preuve que l’on peut mettre une activité commerciale au service de la solidarité et du développement d’un pays. Celui-ci est étroitement connecté à la formation et à l’éducation.”